lundi 24 mars 2014

Episode 41 : Administration & questions cons


Installée lascivement sur mon canapé 3 places dans mon salon de caravane je regarde la 2 et tombe des nues lorsque le sujet traité dans le documentaire me remémore une aventure qui m'est arrivée il y a quelques années.

Dans le reportage on voit un gentil pâtissier à bout de fatigue physique et morale expliquer le dur boulot qui est le sien.

Les heures, les jours, les années à taffer sans répit jour et nuit dans son labo pendant que les autres (genre nous les clients) prennent le bon temps qui leur est dû.

Mon petit pâtissier télégénique ne se remet pas d'un redressement Urssaf de 30.000 €.

Tu m'étonnes !

A-t-il employé indûment des esclaves étranger?

Fait bosser au noir des chômeurs indemnisés ? 

Exploité des mineurs apprentis ?

Non, il a laisser sa Maman à la caisse du magasin...

Puisque sa femme travaille à l'extérieur, ça donne une idée de la rentabilité de l'entreprise.

Il payait déjà les charges pour autoriser sa vieille mère à lui donner un coup de main, l'administration jugeat que si cette grand-mère travaillait 12h par jour dans la boutique elle voulait (devait !!!) bien toucher sa commission.

Et moi qui croyait que le proxénétisme était interdit en France, avec 68 % de charges avant impôts, je dis que le mac porte surement un slip Bleu/blanc/rouge.

Je lui souhaite bon courage au pâtissier dépressif qui voit son patrimoine partir en bons de recouvrement au trésor public.

Chaque année je suis moi aussi contrôlée par les organismes d'états :

- Les fonctionnaires des douanes et des fraudes qui vérifient que la mention "Pur Beurre" sur mon affichette n'est pas frauduleuse.

- Ceux de l'hygiène qui vérifie que l'eau coule de mon robinet et n'oublie jamais de me demander où je vais faire pipi.

- La Police qui demande mes papiers commerciaux et autres papier de "bon montage" totalement inutiles mais  déchargeant leurs services de toute responsabilité en cas de pépins.  

- Et bien sur, nos amis de l'Urssaf.

En 2006 je fait des churros dans un petit chalet sur un bon marché de Noel. 

J'y travaille bien, 4 m de chalet, 6 personnes dedans le dimanche.

Alors moi je veux être tranquille...je fais mes D.U.E (déclaration unique d'embauche) régulièrement à chaque vendeuse qui passe le pas de la porte.

Les autres c'est ma famille: moi, mon mari, ma fille et ...ma mère.

Ma mère tient la marronnière, un boulot de fou de vendre des marrons.

Obligé d'y mettre ma mère, les vendeuses ne veulent pas sentir la fumée en se brûlant les doigts.

Les inspecteurs scrutent mon chalet, la vendeuse leur fait un joli sourire insistant (j'apprend toujours aux filles à ne pas craindre les contrôles, personne ne s'approchera) et les voilà à 4 gaillards encerclant le tout petit chalet de marrons tenu par une petite vieille de 1.38 m.

C'est maintenant que les ennuis commencent...

Questions, convocations, interrogatoire, papiers, factures,4 heures de perdues,lampe dans les yeux ...

Excepté la lampe, tout est vrai. Ils avaient pris un gros poisson...

A force de raconter ma vie, en long en large et en travers, de les embrouiller avec mes blagues douteuses, ils ont fini par avoir faim et penser que j'allais empiéter sur leur RTT.

Ils m'ont promis une suite judiciaire, ça me rappelle que les gendarmes me cherche encore...

J'en rigole aujourd'hui, sauf que de nombreux forains travaillent en famille.

Les parents, les enfants, les grands-parents, les petits-enfants, si les coup de mains doivent être soumis à déclaration administrative j'imagine un peu les emmerdes :


"- Tu peux me caler le métier mon fils ? Attends, attends j'envois la DUE !"
"- Ramène moi des battons de Barbe mon père, attention aux chmitts en rentrant, j'ai pas payé l'urssaf! "

L'année suivante à mon marché de Noel , j'ai voulu déclarer ma mère.

Je remplis la D.U.E sur internet, j'envois et sans rire je reçois en message :


ATTENTION, VOTRE SALARIE A PLUS DE 70 ANS 
LA DECLARATION N'EST PAS POSSIBLE

Mettons nous d'accord, ne chercher pas à nous formater.

Nous paierons ce que nous devons, pas plus.