Au début des Petites chroniques de la Foire du Trône mon père se demandât quelle nouvelle lubie m'avait piquée.
- Maintenant tu veux faire écrivain ?
- oui Papa
- Et ça va intéresser qui ?
Le soutien moral et la répartie appropriée sont indéfectibles dans notre famille .
Le scepticisme s'y glisse un peu trop souvent.
Mon père a passé toute sa vie à vouloir revaloriser notre métier et bien que la mention "industriel forain"soit inscrite en lettres rouges sur ses cartes de visites, il n'en garde pas moins un petit sentiment d’infériorité.
Notre vie intéressera qui?
Bah sans dire de conneries: je dirais en premier les forains?
Au début les 500 lectures de mon blog me rendaient immensément fière d’être allée à l'école.
Je n'avais pas la prétention de représenter les forains, je voulais juste laisser un souvenir à mes petites filles, qu'elles sachent que Mémé sait faire autre chose que des glaces dans son magasin de la plage et des canelés dans un petit chalet de Noël.
J'ai choisi de raconter ma vie de foraine semi-névrosée, apparemment vous: de me lire.
A l'approche des 40.000 visites je cherche maintenant à savoir qui sont mes lecteurs puisqu'aucun de mes amis du Trône ne sait faire fonctionner le lien à partir de son Iphone.
Enfin...c'est ce qu'ils me racontent.
- Alors Papa?
- oui ma fille ?
- ça intéresse qui ce que j'écris ?
Les gens qui aiment notre métier.
Sauf que je disais des conneries: pas les forains en premier.
Ce que j'énonce dans mes chroniques sont quelques fois des vérités pas très reluisantes.
Et encore je suis sympa, je les enduits de guimauve et sucre à Pomme d'amour, c'est plus coloré.
Comme mes collègues n'aiment pas se faire chicaner...ils ne me calculent pas c'est normal.
En parlant de laisser quelque chose peut-être que Cassie & Mila poseront un jour les questions qui fâchent...
Qu'avez-vous fait de notre héritage ?
J'espère que j'aurais autre chose que les cartes de visites de Papy Dédé à leur donner qui rappellera ce que nous étions encore dans le début des années 2000 :
Des forains, des amuseurs, des commerçants itinérants, des gens du voyage, des circassiens, des citoyens sous évalués, des contribuables, des industriels, des inventeurs, des gens bien, des familles soudées, des casses-pieds dans les magasins, des bons clients dans les restos, des amis de la naissance jusqu'au départ...
J'aimerais laisser à mes petites filles des fêtes foraines rentables, un avenir sans montage de force, sans victimisation du métier, une vie faite de labeur et de récompenses.
Aussi UNE FIERTÉ de la vie chaotique que nous menons, les tuyaux gelés, le courant en voie d'établissement, les terrains boueux, le banquier frileux, les fournisseurs peureux, les dimanches pluvieux...
La société nous renvoie le petit sentiment d'infériorité que ressent mon père de temps en temps, et pourtant...
Je voudrais savoir qui supporterait longtemps cet inconfort ?
bah nous !
Si la profession se serre les coudes je ne craint pas de donner en héritage à ma descendance ce que j'ai reçu à ma naissance:
Une Culture & des traditions






